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Des duels dans la cour arrière à la LPHF, l’ascension de Haley Winn ne fait que commencer

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par Nancy Shields

Parmi les espoirs les plus attendus en vue du Repêchage de la LPHF la semaine prochaine figure Haley Winn, une défenseure droitière au jeu posé dont l’ascension à travers les rangs du hockey américain témoigne d’un parcours marqué par la ténacité, l’évolution et l’élégance. Dans une entrevue récente avec nous, Winn est revenue sur son cheminement, des batailles amicales sur la patinoire familiale avec ses frères jusqu’à la conquête de l’or avec l’équipe des États-Unis, le tout en demeurant ancrée dans sa foi, sa famille et son amour profond du hockey.

Winn a découvert le hockey sur une patinoire construite par son père Mike derrière leur maison familiale de Rochester, dans l’État de New York. Elle patinait aux côtés de ses trois grands frères, Casey, Ryan et Tommy, tous anciens joueurs universitaires. « J’ai rapidement suivi leurs traces, a-t-elle dit. J’ai toujours admiré mes frères, et ils m’ont inspirée à me dépasser constamment. »

Bien que son père ait joué au baseball à l’Université Clarkson, le hockey est rapidement devenu une passion familiale. La patinoire de la cour arrière s’est transformée en premier terrain d’entraînement. « Je leur dois beaucoup… J’aime dire qu’ils m’ont rendue plutôt coriace, » a-t-elle lancé en riant, se remémorant les mises en échec dans la neige et les matchs amicaux avec ses frères. C’est dans ce contexte qu’elle a développé son esprit de compétition et sa résilience, qui allaient façonner sa carrière.

Le soutien de sa famille ne s’est jamais démenti. Ses parents, Mike et Janet, l’ont suivie partout pour la voir jouer, y compris au Championnat mondial féminin de l’IIHF en 2023 et 2024. « Ils ne manquent pas beaucoup de matchs, a-t-elle souligné. Je ne les remercierai jamais assez. »

Winn a poursuivi son développement avec les Selects de Bishop Kearney, où elle a appris ce que signifiait le niveau élite. Sous la direction de l’entraîneur Brent Hill, elle a compris ce qu’il fallait pour réussir à l’étape suivante. Cette base lui a permis de faire une transition en douceur vers l’Université Clarkson, l’établissement de son père et son école de rêve depuis l’enfance.

À Clarkson, elle s’est imposée comme une leader, sur la glace comme en dehors. Winn a été cocapitaine de son équipe à sa dernière saison, aux côtés d’une autre espoir du repêchage, Nicole Gosling. Cette dernière campagne fut la meilleure de sa carrière : 14 buts et 32 passes en 38 matchs, ce qui lui a valu les titres de Joueuse de l’année et Défenseure de l’année de l’ECAC. « C’est toujours plus facile de travailler fort quand on aime ce qu’on fait, » a-t-elle dit.

Instagram @clarksongoldenknights / Via instagram.com

L’un de ses matchs les plus marquants a été la finale régionale de la NCAA en 2024, lorsque Clarkson a battu le Minnesota dans un affrontement dramatique en quadruple prolongation. C’est Dominique Petrie, aujourd’hui joueuse professionnelle avec le Frost du Minnesota, qui a marqué le but gagnant.

Instagram @clarksongoldenknights / Via instagram.com

« C’est définitivement le match dont je me souviendrai le plus longtemps, a dit Winn.  Je ne l’oublierai jamais. »

Sa façon de diriger repose sur l’exemplarité et l’empathie. « Tout le monde peut être un leader, à tout moment. On n’a pas besoin d’une lettre sur son chandail pour l’être, » a-t-elle affirmé.

Winn parle doucement, mais agit avec détermination, que ce soit en restant après les entraînements ou en accompagnant les plus jeunes. Son goût du mentorat dépasse le cadre universitaire. Chaque été, elle revient à Rochester pour participer à l’organisation du First Look Weekend, un événement destiné aux filles intéressées par le hockey de la Division I dans la NCAA, ainsi qu’au School of Defense, deux initiatives de la Rochester Ice Center Hockey Academy.

Instagram @ricacademy / Via instagram.com

« C’est toujours surprenant quand une jeune fille te reconnaît dans l’aréna, a-t-elle raconté. Quand tu vois ces jeunes qui t’admirent et veulent te ressembler… C’est ce qui donne tout son sens à ce que je fais. »

Winn dit aussi puiser sa force dans sa foi, qui lui apporte du recul dans les moments d’incertitude, face aux défaites difficiles ou à la pression mentale du sport de haut niveau. Sa foi agit comme boussole intérieure et comme source d’apaisement dans l’intensité du jeu. « Pouvoir faire la distinction entre ce que je fais et qui je suis a changé beaucoup de choses pour moi, » a-t-elle confié. Cette mentalité l’aide à composer avec les exigences de performance et à garder l’équilibre. Elle trouve aussi du réconfort dans le golf et le temps passé avec ses proches.

La carrière internationale de Winn avec Team USA est remarquable. Elle a remporté l’or au Championnat mondial U18 de l’IIHF en 2020, puis a rejoint l’équipe senior en 2023 et 2024. Elle a aidé les États-Unis à décrocher l’or en 2025 en Tchéquie.

« Tout le monde avait encore un goût amer après 2024, quand on a perdu à un tir près, a-t-elle dit. On voulait envoyer un message. »

Elle se souvient des derniers instants de la finale : « J’étais assise au bout du banc avec Jesse Compher, et tout est allé si vite quand Tessa [Janecke] a marqué. L’ambiance était électrique. » Elle a souligné l’importance du mentorat de vétéranes comme Megan Keller, Savannah Harmon et Lee Stecklein.

Maintenant qu’elle se prépare pour le Repêchage de la LPHF, le 24 juin à Ottawa, Winn se concentre sur le moment présent. « Le rêve de toutes les filles, c’est de vivre de ce sport. Le vivre pour vrai, c’est surréaliste, » a-t-elle dit.

Elle sera entourée de ses parents, de ses frères et de sa grand-mère lors de l’événement. « Ce n’est pas très loin de la maison, a-t-elle souligné. Ce sera agréable de les avoir tous avec moi. »

Instagram @ryanwinn44 / Via instagram.com

Tournée vers l’avenir, elle a hâte d’affronter et de jouer aux côtés des meilleures au monde. « Ça va être incroyable, a-t-elle dit. J’espère en avoir quelques-unes dans mon équipe aussi. »

L’histoire de Haley Winn est faite de constance tranquille et de grands moments. L’équipe qui la repêchera gagnera non seulement une défenseure d’élite, mais aussi une joueuse dotée d’une rare combinaison de maturité, d’humilité et de leadership.

Son impact se fera sûrement sentir dès ses débuts, par son jeu, mais aussi par l’exemple qu’elle donne à celles qui l’entourent.

Alors que la LPHF continue de croître, des joueuses comme Winn inspireront une nouvelle génération à rêver plus grand. De la cour arrière de Rochester aux plus grandes scènes du hockey féminin, elle s’est démarquée avec humilité et fougue. Son aventure dans la LPHF ne fait que commencer, mais les bases qu’elle a posées sont déjà une source d’inspiration.

Photo principale : Université Clarkson