Nous l’avons récemment jointe par téléphone, installée chez ses parents quelques semaines après la fin de ses études. « Je suis en mode entraînement, dit-elle. Mon plan, c’est de rester ici la majeure partie de l’été. »
Même si elle est un peu triste de tourner la page sur son passage à l’université, « Colgate, c’était génial. Une école parfaite dans une petite ville », dit-elle. Murphy est très enthousiaste pour l’avenir, en commençant par le repêchage.
« Il y a deux choses qui m’emballent le plus. La première, c’est enfin de savoir où je vais me retrouver à l’automne. C’est super excitant de jouer dans les rangs professionnels, mais je ne sais pas encore dans quelle ville je vais aller. Alors d’avoir cette réponse, ce sera un soulagement. Et la deuxième, c’est simplement d’avoir la chance de jouer au hockey professionnel féminin. Ce n’était même pas un objectif pour moi il y a quelques années. Mon rêve, c’était de jouer en D1 et de faire partie de l’équipe nationale, ce que j’ai pu goûter un peu grâce au programme de développement. Et je veux continuer dans cette direction, bien sûr. Mais maintenant, on a cette étape intermédiaire, une ligue professionnelle viable qui semble là pour de bon. C’est bien plus motivant. »
Le parcours de Murphy pour devenir l’une des meilleures gardiennes de ce repêchage a commencé tôt, et avec beaucoup d’enthousiasme. « J’ai été gardienne presque dès le départ. Je regardais déjà ce poste avec intérêt sur une de mes premières équipes, et quand notre gardienne s’est blessée ou a été malade, je me suis portée volontaire… et je n’ai jamais enlevé les jambières depuis. »
Elle avait aussi un excellent modèle en sa grande sœur, elle aussi gardienne. Ce qui a débuté comme une simple étincelle d’intérêt et un élan inspiré au sein de sa famille s’est mué en une trajectoire académique qu’elle décrit comme révolutionnaire et foudroyante. « Un de mes plus beaux souvenirs, ce sont les finales de l’ECAC à ma première année. J’étais encore recrue, et j’ai joué un match super important, qu’on a gagné, et j’ai pu célébrer avec mes coéquipières. C’était le premier de trois titres consécutifs pour moi. Et comme l’équipe avait aussi gagné l’année précédente, ça faisait quatre de suite. C’est vraiment là que mon parcours a commencé. Je ne savais pas combien de matchs je jouerais cette saison-là, mais la gardienne partante, Kayle Osborne, s’est blessée, et j’ai eu ma chance. »
Osborne évolue aujourd’hui avec les Sirens de New York, où elle a retrouvé son ancien entraîneur-chef de Colgate, Greg Fargo. Murphy garde de bons liens avec les deux; elle et Osborne entraînent ensemble dans un camp de gardiennes cet été. « J’ai eu la chance de jouer avec des coéquipières extraordinaires, dit Murphy. À ma troisième année, on a vu plusieurs joueuses super talentueuses terminer leurs études avec succès, et aujourd’hui, elles sont partout dans la Ligue. Leur expérience m’a vraiment donné confiance, surtout en voyant à quel point elles s’en sortent bien maintenant comme pros. »
Même entourée de talents de haut niveau, Murphy s’est taillé un rôle bien à elle, devenant une meneuse vocale. Sa nomination comme capitaine en dernière année montre toute l’importance qu’elle avait pour le programme. « Après cette troisième saison, notre équipe était composée en grande partie de joueuses plus jeunes et moins expérimentées. Mon rôle s’est élargi : je n’étais plus seulement là pour arrêter des rondelles, mais pour être une leader qui amène du calme dans notre groupe, explique-t-elle. J’avais été témoin de beaucoup de succès, et je pense que mes coéquipières respectaient ça. Les entraîneur·euses m’ont fait confiance pour garder le filet et tirer le meilleur de chaque occasion. »