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Lauréate du prix Patty Kazmaier, Casey O'Brien se présente au repêchage à l’aube de réaliser un rêve d’enfance

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par Rowan McCarthy

La diplômée de l’Université du Wisconsin, Casey O'Brien, fait partie du groupe très restreint de joueuses qui pourraient être choisies au tout premier rang du Repêchage de la LPHF ce mois-ci. Quand on jette un œil à tout ce qu’elle a accompli sur la glace au cours de la dernière décennie, rien de tout cela n’a de quoi surprendre. En effet, elle a accumulé les récompenses individuelles et collectives, et ce, sans même avoir encore disputé un seul match professionnel.

Elle a remporté une médaille d’or avec les États-Unis au Championnat mondial féminin des M18 de 2017, puis une médaille d’argent à la même compétition l’année suivante.

Par la suite, elle a remporté trois titres nationaux de la NCAA en cinq saisons avec les Badgers du Wisconsin.

Instagram @casey_obrien / Via instagram.com

Parmi ses honneurs personnels, elle a notamment été finaliste à trois reprises pour le trophée Patty Kazmaier, remis chaque année à la meilleure joueuse de hockey universitaire féminin. Elle a finalement remporté ce prestigieux trophée à la fin de la dernière saison et a livré un excellent discours.

Que lui reste-t-il à accomplir? Devenir joueuse professionnelle. Pour O'Brien, se joindre à la LPHF fait partie d’un rêve qu’elle nourrit depuis l’enfance.

« Quand j’avais cinq ou six ans, j’avais des tableaux dans ma chambre avec les années olympiques écrites dessus, raconte-t-elle. Je savais déjà que je voulais devenir olympienne et jouer au hockey. »

Née dans la ville de New York, O'Brien a grandi dans une famille de cinq personnes, avec deux frères aînés, Jack et Max. Comme beaucoup de jeunes sœurs, elle admirait ses frères et a voulu partager leur passion pour les sports. C’est grâce à eux qu’elle a commencé à jouer au hockey et développé son esprit de compétition.

Les parents de Casey, Erika et James, étaient également des athlètes : Erika jouait au squash à Yale, tandis que James pratiquait l’athlétisme à Bates. Percevant le talent sportif de leurs enfants, ils ont choisi de s’établir à Milton, dans le Massachusetts, alors que Casey n’avait que 9 ans.

Le moment charnière de sa jeune carrière a été son admission à Shattuck-St. Mary’s, un programme scolaire d’élite au Minnesota.

« Avec tous les grands noms qui y sont passés, comme [Brianna] Decker, je me suis dit que je devais absolument y aller. Cet endroit, c’était mon rêve », explique-t-elle.

Même si elle avait d’abord postulé en huitième année, elle n’a finalement intégré l’établissement qu’à partir de la 10e année. « Je pense que c’était une bonne chose d’attendre deux ans, car même à 15 ans, j’ai eu beaucoup de mal à m’adapter au début, avoue-t-elle. Mais je savais que mon rêve était de devenir la meilleure joueuse possible, et Shattuck était l’endroit idéal pour ça. »

Pendant ces années, les messages réguliers de sa famille et les visites pour venir la voir jouer ont été essentiels à son équilibre. Elle entretient toujours une relation étroite avec sa famille, comme en témoigne la présence constante de ses parents aux matchs du Wisconsin la saison dernière et ceux qu’ils ont manqués, ils les ont regardés en ligne.

C’est à Wisconsin qu’elle a vraiment marqué les esprits, avec ses performances sur la glace et ses qualités de coéquipière. « Je savais à quel point chaque joueuse de l’équipe était talentueuse, alors j’essayais d’absorber le plus de choses possible, dit-elle. Sans Wisconsin, sans mes coéquipières… je ne pense pas que je serais la joueuse que je suis aujourd’hui. C’est là que j’ai peaufiné mon jeu et appris qu’une joueuse de centre complète sur 200 pieds vaut encore plus qu’une joueuse offensive. »

« Mes cinq années à l’Université du Wisconsin ont été tout ce dont je pouvais rêver. Les championnats et les récompenses, c’était un bonus; la croissance personnelle, c’était l’essentiel. »

Malgré sa petite stature (5 pi 4 po, ou 1,63 m), O'Brien est une attaquante redoutable au QI hockey élevé. Elle s’est toujours inspirée de modèles comme Martin St. Louis, la double championne de la Coupe Walter Kendall Coyne Schofield, ou encore le regretté Johnny Gaudreau, qui ont su transformer leur gabarit en atout.

Elle se décrit comme une étudiante du jeu et n’hésite pas à s’inspirer d’une grande variété de joueurs et de joueuses.

« Je suis toujours à la recherche de nouvelles façons d’améliorer mon jeu, affirme-t-elle. Ça ne vient pas juste d’un ou deux joueurs. Il faut regarder des femmes, des hommes, des styles différents et apprendre le plus possible. »

Ses statistiques sont éloquentes : en 182 matchs avec les Badgers, elle a inscrit 97 buts et ajouté 177 mentions d’aide, un total de 274 points, ce qui fait d’elle la meilleure pointeuse de l’histoire de l’équipe.

Mais au-delà de ses chiffres offensifs, O'Brien se définit comme une joueuse de centre fiable et responsable défensivement. Et son temps passé hors de la glace à Wisconsin a été tout aussi important que ses exploits sur la patinoire. Elle se souvient avec émotion des étés passés à s’entraîner tôt le matin avant de profiter du reste de la journée pour créer des liens avec ses coéquipières.

Un trait qui la distingue des autres joueuses? Sa passion pour la lecture. Elle préfère de loin ouvrir un bon livre que de passer son temps sur son téléphone ou devant la télé.

« C’est ma façon préférée de décrocher après un match, peu importe comment ça s’est passé, surtout quand on est sur la route, dit-elle. Lire pendant une heure avant de me coucher me détend complètement et de faire descendre l’adrénaline. »

Elle a même tenté de convaincre toute son équipe de lire Fourth Wing, un roman fantastique populaire, pendant qu’elle attendait la sortie de sa suite, Onyx Storm. Celles qui se sont laissées tenter ont beaucoup apprécié.

O'Brien lit de tout : romans de fantasy, polars, fictions contemporaines; elle accepte volontiers les suggestions de ses proches et adore partager les siennes.

Bien qu’elle ait toujours eu une vision claire de son avenir, ce n’était pas le cas de l’univers du hockey féminin. Pendant longtemps, il n’y avait tout simplement pas de voie toute tracée pour les joueuses comme elle. C’est la création de la LPHF qui a tout changé.

« Quand j’étais petite, je me disais : “Bon, il n’y a pas vraiment de ligue féminine, alors je vais jouer dans la LNH”, comme une enfant un peu naïve, raconte-t-elle. Le fait que la LPHF existe enfin, et qu’elle me donne l’occasion de vivre du hockey tout en poursuivant mon rêve olympique… c’est quelque chose d’extraordinaire. »

À moins de deux semaines du repêchage, O'Brien a bien hâte de découvrir dans quelle ville elle commencera sa carrière professionnelle.

« Je veux gagner, c’est mon objectif. Je veux faire tout ce que je peux, jouer n’importe quel rôle, pour aider mon équipe à gagner, affirme-t-elle. Et mon intention, ce n’est pas juste de jouer au hockey. Peu importe où j’atterris, je veux m’impliquer dans la communauté et avoir un impact en dehors de la glace aussi. »