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Les partisan·es du Frost se font entendre alors que l’équipe locale vise une deuxième Coupe Walter consécutive

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par Gwen Reoch

Dans « l’État du hockey », le Frost du Minnesota a rapidement bâti une communauté de partisan·es fidèle et bruyante. L’Xcel Energy Center, hôte du troisième match de la Finale de la LPHF à Saint-Paul, a rugi samedi alors que le Frost tentait de briser l’égalité de 1-1 dans la série et de se rapprocher d’une deuxième Coupe Walter consécutive.

Même si la mise au jeu officielle a eu lieu peu après 16 h, heure locale, les partisan·es avaient commencé à se rassembler bien plus tôt lors de la fête d’avant-match officielle sur la place Herbie, juste à l’extérieur de l’aréna.

Des centaines de partisan·es ont récupéré des bracelets et des serviettes aux couleurs du Frost, gagné des prix en répondant à des questions sur les séries éliminatoires et fait maquiller leur visage avec le logo de l’équipe.

Le Frost est apparu en finale l’an dernier, mais son nom et son logo étaient nouveaux. En effet, l’équipe s’appelait PWHL Minnesota, conformément à la convention de dénomination utilisée par chaque équipe de la LPHF lors de sa saison inaugurale. Pour Tom Stutler, abonné de saison, « avoir les chandails avec les logos a vraiment contribué à [l’ambiance des séries] ». Stutler a répondu à l’appel de l’équipe à « s’habiller en violet » en teignant ses cheveux, rejoignant ainsi de nombreux partisan·es arborant des perruques ou des teintures violettes.

Le troisième match représentait aussi la première expérience en finale à domicile pour certain·es partisan·es, dont la très dévouée Heather Akey. « Je regardais les matchs à 2 h du matin en Europe l’an dernier, alors pouvoir assister aux séries en personne, c’est incroyable », a-t-elle déclaré.

La directrice générale du Frost, Melissa Caruso a rejoint les partisan·es à la fête d’avant-match et a parlé de ses nouvelles expériences avec la culture du Minnesota : « Je suis certainement devenue plutôt “Minnesota nice”, je dirais… La chose la plus typique du Minnesota que j’ai faite : notre étang à l’arrière a gelé cet hiver et nous avons pu y patiner, même s’il faisait un froid glacial, mais nous l’avons fait. »

L’engagement du Frost envers la jeunesse constitue un aspect crucial du lien entre le Frost et le Minnesota, surtout envers les filles. Le Minnesota se situe au cœur du hockey mineur aux États-Unis, avec plus de 300 équipes féminines amateurs et près de 130 équipes féminines au secondaire. Le hockey féminin a une longue histoire au Minnesota, et depuis le début du tournoi d’État pour les filles en 1995, la popularité du sport à tous les niveaux n’a cessé de croître.

Dès l’ouverture des portes de l’Xcel Center, la bande de verre autour du banc du Frost s’est tapissée de pancartes exprimant l’admiration des jeunes filles pour l’équipe et le sport. L’une d’elles disait « Curl Power », en référence à Britta Curl-Salemme, tandis qu’une autre proclamait « Je patine avec Zumwinkle dans mes rêves », en hommage à Grace Zumwinkle, joueuse du Frost originaire d’Excelsior, au Minnesota. Zumwinkle est l’une des huit joueuses originaires du Minnesota sur l’alignement du Frost, et plusieurs autres ont joué dans des universités de l’État, permettant ainsi aux jeunes filles de s’identifier aux joueuses. De nombreuses membres de l’équipe du Frost se sont arrêtées pendant l’échauffement pour discuter avec les partisan·es, dont la gardienne Nicole Hensley, qui a lancé des rondelles par-dessus la bande.

Le Minnesota est également devenu un centre névralgique du sport féminin professionnel en Amérique du Nord. La franchise du Lynx du Minnesota figure parmi les équipes les plus performantes de la WNBA, ayant participé à la finale l’an dernier. Les villes jumelles accueillent également les Gemini dans la première saison de la Women’s Elite Rugby ainsi que le Minnesota Aurora FC, un club de soccer préprofessionnel en pleine croissance. L’essor de la LPHF au cours de ses deux premières années s’inscrit dans une tendance générale à la popularité croissante du sport féminin, réunissant les adeptes autour du Frost au Minnesota.

Caruso a déclaré avant le match que les joueuses ressentaient l’amour des partisan·es dans les villes jumelles. « Peu importe la taille de la foule, vous vous appropriez l’endroit. Les filles l’entendent sur la glace. »

Et c’est exactement ce que les partisan·es du Frost ont fait, créant une mer violette dans les gradins inférieurs du Xcel. Le premier chant après la mise au jeu, un simple et répété « Min-ne-so-ta » à travers l’aréna, rappelait le temps où l’équipe était simplement connue sous le nom de son État et renforçait le lien avec « l’État du hockey ». La foule est restée bruyante tout au long du match, rugissant à chacune des 47 tentatives du Frost et explosant de joie lorsque la défenseure Lee Stecklein a égalisé en deuxième période.

Après l’égalisation, les partisan·es du Frost n’ont pas seulement été mis à l’épreuve sur le plan du volume, mais aussi sur celui de l’endurance. Le troisième match s’est terminé en triple prolongation, quatre heures et vingt-six minutes après la première mise au jeu. Même après presque six périodes de hockey, l’Xcel Center résonnait encore de cris d’encouragement créatifs :

There must be some frost in the atmosphere,

I said BRRR, it’s cold in here!

(« Il doit y avoir du gel dans l’atmosphère. J’ai dit BRRR, il fait froid ici! »)

Le marathon du troisième match s’est conclu avec le but vainqueur marqué par Katy Knoll du Minnesota. La recrue en provenance de Northeastern a poussé la rondelle au fond du filet après un tir dévié, déclenchant une dernière explosion de joie dans la foule. Après le match, Knoll a reconnu le rôle du public pendant le match et toute la saison.

« J’essaie toujours de jeter un coup d’œil pendant l’échauffement et d’interagir avec qui je peux. Les partisan·es sont une si grande partie de notre Ligue, de notre sport, et rendre un peu de cet amour, même si c’est simplement en lançant une rondelle pendant l’échauffement, c’est super important pour les garder engagés et les reconnaître. Ils et elles le méritent », a déclaré Knoll.

La gardienne partante Maddie Rooney, vedette originaire d’Andover, au Minnesota, qui a fait rugir la foule avec ses 35 arrêts ponctués de « Rooooney », a repris les propos de Knoll.

« Honnêtement, c’était tellement amusant de jouer devant cette foule pendant deux matchs, six périodes. On est vraiment reconnaissantes d’avoir cet aréna et cette communauté qui nous entoure. Ils et elles nous ont donné toute l’énergie dont on avait besoin pendant le match, alors c’était vraiment spécial de pouvoir gagner un match devant cette foule enthousiastes », a déclaré Rooney.

Même après trois prolongations dans cette Finale de la LPHF et six périodes de hockey samedi soir, les partisan·es du Frost du Minnesota sont prêts à continuer d’encourager l’équipe.

Comme l’a dit Erika Crosby, une partisane restée jusqu’à la fin : « Une prolongation, c’est déjà stressant, mais trois, c’est de la folie! J’ai hâte à lundi! »