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Ligue

Seattle confirme son engagement envers les sports féminins avec l’arrivée de la LPHF

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par Ben Osborne

Lorsque la LPHF a annoncé Seattle comme la deuxième ville de sa première vague d’expansion (une semaine après avoir dévoilé sa voisine du Nord-Ouest Pacifique, Vancouver), la nouvelle ressemblait moins à une surprise qu’à une évidence tant attendue. Avec une culture profondément ancrée de passion pour le sport moderne, une communauté de sports féminins florissante et un accueil général de l’équité et de l’innovation, Seattle représentait plus qu’une évidence, c’était un message fort.

Ce n’est pas la première fois que Seattle accueille une équipe professionnelle de sport féminin à bras ouverts. Du Storm de la WNBA au Reign de la NWSL, la Ville Émeraude est devenue l’un des bastions les plus fiables du sport féminin en Amérique du Nord. Aujourd’hui, avec l’ajout de la PWHL Seattle, la ville pourra affirmer encore davantage sa réputation de pionnière en matière d’équité entre les sexes dans le sport.

Comme l’a déclaré Amy Scheer, vice-présidente directrice des opérations commerciales de la LPHF, lors de l’annonce : « L’opportunité de commencer un nouveau chapitre du hockey féminin dans le Nord-Ouest Pacifique, combinée au fait de pouvoir compter sur aréna de classe mondiale, le Climate Pledge Arena, comme notre maison, a une signification énorme pour notre ligue. » Le Kraken a déjà été incroyablement soutenant. C’est un plaisir de voir la PWHL Seattle rejoindre le Storm de la WNBA et le Reign de la NWSL, qui dominent le paysage sportif imposant de la ville.

Lors d’une conférence de presse enthousiaste tenue le 30 avril à l’historique Climate Pledge Arena, Amy Scheer a ajouté un point à la fois excitant et marquant : « Je crois que ce sera la première fois que deux équipes professionnelles de sports féminins partageront un même aréna, et cet endroit constitue le meilleur choix pour franchir cette étape, ici, à Seattle. »

Le Storm, qui évolue déjà à cet aréna, a rejoint la WNBA avant la saison 2000. Depuis, il s’est qualifié pour les séries éliminatoires à 19 reprises en 25 saisons et a remporté quatre titres de la ligue. Sa présence durable à Seattle dépasse largement celle de son ancienne équipe sœur, les SuperSonics de la NBA, partis pour Oklahoma City, et cela s’explique en grande partie par ses propriétaires, un groupe de femmes d’affaires de Seattle.

Le Seattle Reign FC fait partie des huit équipes fondatrices de la NWSL, créée en 2012. L’équipe a remporté trois NWSL Shields, remis à l’équipe ayant obtenu la meilleure fiche en saison régulière. Aussi marquante qu’incontournable, l’histoire du sport féminin à Seattle va de pair avec le soutien indéfectible des partisan·es. Le Storm affiche régulièrement l’une des meilleures assistances moyennes de la WNBA, tandis que le Reign FC a contribué à rehausser le profil de la NWSL grâce à de grands noms (Megan Rapinoe!) et à des partisan·es fidèles. Et au niveau universitaire, les sports féminins à l’Université de Washington bénéficient d’un appui considérable.

Qui plus est, un mouvement citoyen a grandement contribué à propulser Seattle à l’avant-plan des plans d’expansion de la LPHF. Comme l’a expliqué Kim Merriken après la conférence de presse du 30 avril : « Une femme du nom de Zoe Harris a lancé Women’s Pro Hockey Seattle, une sorte de mouvement communautaire pour commencer à militer en faveur de l’arrivée du hockey professionnel féminin à Seattle. J’ai moi-même commencé à m’impliquer il y a un peu plus de cinq ans… On a commencé à organiser des événements de mobilisation, et chaque fois qu’un événement de hockey féminin avait lieu – la Série de la rivalité, La Grande Tournée – et que ça passait par Seattle, il y avait un gros effort pour attirer du monde, pour remplir les estrades. Zoe rassemble les troupes depuis plus de cinq ans et elle se trouve vraiment en tête du mouvement pour susciter l’enthousiasme de la communauté autour du hockey professionnel féminin à Seattle. »

Instagram @wphseattle / Via instagram.com

« On s’est battues fort et ça rapporte déjà, très rapidement. Je pense que les personnes qui soutiendront cette équipe dès son arrivée ont vraiment travaillé fort pour qu’elle voie le jour ici », a déclaré Brighid Donohue, capitaine et présidente sortante de l’équipe de hockey féminin de l’Université de Washington (U-Dub).

Comme le disait un article publié en 2023 dans Sports Travel Magazine, « aucune autre ville aux États-Unis ne soutient le sport féminin avec autant de profondeur et d’ampleur que Seattle. »

Mel Harrow, entraîneuse de l’équipe de hockey féminin pour laquelle joue Donohue, abonde dans le même sens : « Tous les programmes de sports féminins se soutiennent tellement entre eux, et ça entraîne les partisan·es avec eux. Si tu t’amuses à un match du Storm, tu vas aller voir le Reign, et si tu t’y plais, ce soutien va maintenant s’étendre au hockey sur glace. Et on a aussi le Rough and Tumble, qui a été le deuxième bar sportif pour femmes à ouvrir ses portes aux États-Unis, et qu’on sait déjà être le lieu de rassemblement pour les matchs de la LPHF si tu ne peux pas entrer dans l’aréna. C’est tout simplement toute la ville qui va vibrer à l’idée d’avoir une nouvelle équipe à encourager. »

Le Kraken de la LNH, lancé en 2021, a démontré son engagement envers la valorisation du hockey féminin. Que ce soit en organisant des ateliers pour jeunes filles ou en mettant en lumière les réalisations des femmes dans ce sport, l’arrivée du Kraken a contribué à accélérer la croissance du hockey, tous genres confondus, dans le Nord-Ouest Pacifique – une tendance que le média local Seattle Met avait déjà relevée en 2022.

La LPHF s’est montrée stratégique dans le choix de ses premiers marchés d’expansion, en mettant l’accent sur la viabilité financière, l’accessibilité des installations et la présence d’un bassin solide de partisan·es. Seattle répondait à tous ces critères.

La ville bénéficie d’une scène dynamique de hockey mineur et amateur, renforcée par l’arrivée du Kraken et l’ouverture du Kraken Community Iceplex à Northgate, un complexe ultramoderne qui sert de plaque tournante pour tous les niveaux de pratique. Tout aussi important, le marché médiatique de la ville se montre robuste : la région de Seattle-Tacoma figure parmi les 15 plus grands marchés télévisuels aux États-Unis, ce qui garantit une visibilité précieuse pour la nouvelle franchise. Sa population technophile et à l’aise dans les environnements numériques constitue également un terreau idéal pour faire croître une équipe de façon organique, grâce à l’engagement en ligne et au contenu axé sur la communauté.

En établissant une équipe professionnelle dans la région, la LPHF crée de nouvelles occasions non seulement pour les partisan·es, mais aussi pour les joueuses, les entraîneur·euses, les officiel·les et tout le monde qui aspire à une carrière dans le hockey. « Je suis ravie que le parcours du hockey offre maintenant toutes les étapes à Seattle, a ajouté Mel Harrow. » Nous avons des ligues pour les jeunes, notre équipe collégiale, et maintenant une équipe professionnelle. Le fait d’avoir tout ça rassemblé au même endroit, ça va forcément inciter plus de gens à jouer. Et j’espère que ça va aussi encourager plus de filles à devenir entraîneuses. »

À bien des égards, Seattle est déjà une franchise modèle… avant même d’avoir formé son alignement.

L’énergie au moment de la toute première mise au jeu va refléter des décennies d’engagement de Seattle envers les femmes dans le sport professionnel. » —Kim Merriken

Seattle est une ville qui croit en la parité, en l’inclusion et en l’évolution du monde du sport. Une ville où les équipes féminines ne sont pas perçues comme une curiosité : elles sont célébrées comme des têtes d’affiche. Aujourd’hui, avec l’arrivée de la LPHF, les adeptes du sport à Seattle ont une nouvelle raison de se mobiliser. Et si l’histoire nous sert d’un indice, ils et elles seront là en grand nombre.