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Abby Boreen s’impose comme joueuse clé de la Victoire tout en poursuivant des études à temps plein

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par Ben Osborne

Voici ce qu’il faut comprendre à propos de la LPHF et de ses six équipes : il est très difficile d’y faire sa place. Le bassin de joueuses talentueuses est immense, mais il n’y a que six formations à composer. Pour obtenir un poste, il faut donc exceller sur la glace… et en dehors. (Et attendez de voir le niveau de jeu se maintenir l’an prochain, même avec huit équipes, mais on s’éloigne du sujet.)

L’attaquante du Minnesota Abby Boreen est si talentueuse que son équipe – la Victoire de Montréal, première au classement – la considère comme l’une de ses joueuses les plus précieuses, et ce, même si elle est également étudiante à temps plein dans le programme de doctorat en pharmacie de l’Université du Minnesota.

Prenez un instant pour y réfléchir.

« Ça demande beaucoup, a reconnu Boreen lors d’un récent entretien téléphonique. Il faut avoir un horaire précis et s’y tenir. Je suis très disciplinée pour rester à jour dans tout ce que je fais. »

Alors que la plupart des joueuses consacrent tout leur temps et leur énergie à devenir la meilleure hockeyeuse professionnelle possible, Boreen fait tout cela en plus de terminer sa troisième année d’un programme de doctorat de quatre ans. Le tout en vivant dans un autre pays que son université, et en trouvant malgré tout le temps d’exécuter des jeux spectaculaires, comme celui-ci, qui s’est imposé comme l’un des faits saillants de la saison de la LPHF.

La Victoire savait ce qu’elle obtenait en offrant un contrat de trois ans à Abby Boreen l’été dernier : une joueuse au rythme d’un point par match, forte d’une expérience de championne et de qualités de leader acquises à l’Université du Minnesota, où elle a cumulé 126 points en 166 matchs en carrière. Mais même l’organisation n’aurait pu prévoir à quel point elle deviendrait précieuse, tant sur la feuille de pointage que dans le vestiaire.

« Quand nous l’avons repêchée, on savait qu’elle pouvait avoir un impact, » a déclaré l’entraîneuse de Montréal, Kori Cheverie, après la victoire du 3 mai à New York, qui a confirmé la première place de la Victoire en vue des séries éliminatoires. « C’est encore une jeune joueuse, elle continue de trouver des façons de contribuer. Parfois, c’est en marquant, parfois c’est en avantage numérique, en créant de l’élan. D’autres fois, c’est en jouant de grosses minutes pour éteindre l’adversaire. Elle continue d’aider notre groupe. Les occasions qu’elle a eues et les points qu’elle a récoltés, on s’y attendait. Et c’est une joueuse qui en veut toujours plus, ce qui est fantastique. Elle a faim. Je pense que “Bobo” représente exactement le type d’athlète qu’on veut avoir dans notre vestiaire. »

Boreen n’était évidemment pas une recrue comme les autres. Ayant passé la saison 2024 avec l’équipe de son État natal, PWHL Minnesota, elle abordait cette nouvelle saison avec une véritable expérience professionnelle. « Je pense que le fait de savoir à quoi m’attendre après avoir joué dans la Ligue l’an dernier m’a beaucoup aidée, » a confié Boreen, qui a disputé neuf matchs en saison régulière et cinq en séries avec le Minnesota, vainqueur de la Coupe Walter (elle recevra d’ailleurs sa bague de championnat par l’entremise d’un membre du personnel de la Ligue, nous a-t-elle précisé). « J’ai aussi travaillé très fort pendant l’entre-saison et je crois en moi. Et ici, le personnel d’entraînement et mes coéquipières croient vraiment en moi aussi. »

Que devra faire la Victoire, qui amorce ce soir sa quête du titre à domicile contre Ottawa, pour offrir à Boreen une deuxième bague de championne consécutive? « Je ne pense pas qu’il y ait une chose précise, a-t-elle répondu. Il faut que tout le monde y adhère. Si chacune donne son meilleur rendement individuel, alors on sera à notre meilleur en tant qu’équipe. On a tout le potentiel qu’il faut dans le vestiaire, et tout le monde pousse dans la même direction pour progresser ensemble. »

Sur la glace, Boreen joue avec audace et intensité, ce qui contraste avec le calme réfléchi qu’elle dégage en dehors. Dans une Ligue remplie d’olympiennes et de vedettes des équipes nationales, elle tire largement son épingle du jeu. Elle a produit toute la saison et a gagné un temps de glace constant (6 buts, 8 mentions d’aide, 14 points en 30 matchs de saison régulière, tous disputés avec Montréal). Mais peut-être plus important encore, elle a gagné la confiance d’une équipe en pleine course vers un championnat de la LPHF. « Mon passage ici a été très spécial pour moi, » a-t-elle confié.

Ce qui rend son expérience encore plus spéciale, c’est la façon dont l’organisation montréalaise a tout mis en œuvre pour l’appuyer dans ses études. « Je suis extrêmement reconnaissante envers Montréal de me permettre de poursuivre les deux en même temps, a souligné Boreen. L’équipe a vraiment travaillé fort pour que ce soit possible. »

Boreen est la seule étudiante de son programme à suivre les cours à distance. Alors que ses collègues assistent aux cours magistraux et aux laboratoires à Minneapolis, elle y participe depuis son appartement à Montréal, qu’elle partage avec deux coéquipières – qui, selon elle, la trouvent « un peu folle » de maintenir un horaire aussi chargé.

Mon parcours est vraiment unique et je suis contente d’en parler.

Boreen est également reconnaissante envers ses professeur·es, qui se montrent très compréhensif·ves. Elle retourne au Minnesota dès qu’elle le peut; elle a passé la majeure partie de la session d’automne sur place, est retournée assister à des cours pendant la pause de la LPHF pour le Championnat du monde, et dispose d’un·e surveillant·e local·e à Montréal pour encadrer ses examens.

Instagram @abby_boreen / Via instagram.com

Elle est en voie d’obtenir son diplôme en mai 2026. « Je ne pense pas que c’était mon intention de faire les deux en même temps, a-t-elle admis. Ça n’a pas été facile. Je ne voulais pas abandonner le hockey, mais je n’avais pas l’intention de partir jouer à l’étranger. Mon plan, après le hockey, c’était d’aller à l’école de pharmacie. »

Finalement, elle a décidé de ne pas choisir – et elle s’épanouit pleinement dans les deux univers.