Le succès des Amazons a inspiré toute une génération de jeunes filles et a établi Vancouver comme un véritable cœur du hockey féminin. Malgré cette réussite précoce, le hockey féminin à Vancouver, comme ailleurs au Canada, a ensuite connu des moments difficiles. Dans les années 1930 et 1940, le hockey féminin organisé a décliné, notamment en raison des mentalités de l’époque et de l’impact de la Deuxième Guerre mondiale. Les occasions de jouer à un niveau élevé se sont raréfiées, et plusieurs équipes ont été dissoutes.
Le renouveau du hockey féminin à Vancouver a débuté dans les années 1970 et 1980, en parallèle avec un mouvement plus large en faveur de l’égalité des genres dans le sport. Des organisations communautaires et des ligues locales ont vu le jour, offrant aux filles et aux femmes de nouvelles occasions de jouer et de compétitionner. Fondée en 1972, la Vancouver Female Ice Hockey Association (VFIHA), aujourd’hui connue sous le nom de Vancouver Girls Hockey, a joué un rôle clé dans cette relance en mettant sur pied des équipes et des ligues pour des joueuses de tous âges.
Du côté amateur, le hockey féminin a aussi connu un formidable élan lorsque l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) est devenue un acteur clé du développement du sport. Aujourd’hui encore, l’UBC offre un programme dynamique qui lutte régulièrement pour le titre de U Sports et qui forme des joueuses évoluant dans différentes ligues professionnelles à travers le monde. La prochaine tentative de hockey professionnel féminin à Vancouver est survenue en 2000 avec la création des Griffins de Vancouver, une équipe professionnelle de la Ligue nationale de hockey féminin (NWHL). Les Griffins ont été la première équipe d’expansion de la NWHL établie à l’extérieur de l’Ontario et du Québec, un signe clair de l’influence grandissante de Vancouver dans le hockey féminin.
Les Griffins ont attiré des talents de premier plan, notamment les Olympiennes Nancy Drolet, Shelley Looney et la célèbre Cammi Granato, aujourd’hui intronisée au Temple de la renommée du hockey et directrice générale adjointe des Canucks de Vancouver dans la LNH. Les Griffins ont joué contre des équipes universitaires, des sélections provinciales et d’autres clubs de la NWHL, contribuant à accroître la visibilité du hockey féminin dans la ville pendant quelques saisons.
En 2010, Vancouver a accueilli les Jeux olympiques d’hiver, où l’équipe féminine canadienne a remporté la médaille d’or après une victoire palpitante de 2-0 contre les États-Unis, devant près de 17 000 spectateur·rices au Rogers Place, le lieu aujourd’hui renommé.
L’attaquante vedette des Sceptres de Toronto, Hannah Miller, originaire de Vancouver, fait partie des cinq joueuses actuelles de la LPHF qui viennent de cette ville. Elle était présente lors de cette finale historique pour la médaille d’or. « Oui, j’étais là en tant que partisane », a-t-elle raconté lors d’une interview téléphonique avant que l’annonce officielle de l’arrivée d’une équipe à Vancouver ne soit faite. « La ville était absolument électrisée par ces Jeux olympiques, et depuis, le hockey a vraiment pris de l’ampleur à Vancouver. Ce serait formidable que la Ligue s’y installe. »
L’enthousiasme général des Vancouverois·es pour le hockey féminin n’est pas survenu par hasard. Cette ferveur s’est manifestée dès La Grande Tournée, où le Rogers Arena a accueilli le deuxième match de cette tournée le 8 janvier devant une foule comble de 19 038 spectateur·rices, jusqu’à l’annonce historique de l’expansion.